La récente manifestation autour de la Cuma (Coopérative d'utilisation de matériel agricole) de Sentous-Lahitte-Libaros a fait l'éloge de cette intelligente coopération entre agriculteurs de villages voisins.
Animés par le souci de ne pas allonger la partie officielle de la réunion, les maires de Bonnefont-Lahitte et Libaros, Anne-Marie Soucaze-Bruzeaud et Dominique Demimuid, n'y ont pas pris la parole, contrairement à leur collègue Isabelle Fourquet, de Sentous, hôtesse du jour.
Évidemment, ce silence volontaire n'est en aucune manière à interpréter comme un quelconque désintérêt face à l'initiative de mutualisation de l'activité des agriculteurs de leurs communes.
Leur présence et, bien plus encore, leur action en témoignent. L'une comme l'autre, à Bonnefont et à Libaros, avec leurs conseils municipaux, ont vivement encouragé et soutenu les Cuma, non seulement lorsqu'elles étaient internes à leur commune, mais aussi dans la démarche de fusion avec les Cuma voisines.
La mise en service récente de panneaux photovoltaïques sur le hangar et celle de l'aire de lavage aux normes environnementales constituaient l'occasion d'une cérémonie officielle de présentation de la Cuma (Coopérative d'utilisation de matériel agricole) de Sentous-Lahitte-Libaros. Créée en 1998, elle compte alors des adhérents de Sentous et Lahitte ; ce n'est qu'en 2011, lors de l'achat de la moissonneuse batteuse, qu'interviendra la fusion avec la Cuma de Libaros. L'entité ainsi créée résulte donc d'une double mutualisation, celle des hommes dans une Cuma et, ensuite, celle de deux Cuma.
Aujourd'hui, elle réunit 42 adhérents, possède un parc de matériel valant 1,3M€, réalise un chiffre d'affaires de 233.000 € et emploie 2 salariés parfois secondés par un troisième. Allant plus loin que le partage du matériel, les adhérents gèrent aussi un groupement d'achat pour leurs intrants et négocient ensemble la vente de leurs récoltes.
Utiliser plutôt que posséder
Cette belle organisation est orchestrée par le président Michel Lagleyze. Celui-ci a pris la parole lors de ce samedi 16 septembre, retraçant l'histoire et les objectifs de la Cuma. Il insista sur le côté humain : «Certes, le travail en commun favorise la rentabilité et l'amélioration du savoir par le partage des expériences mais il apporte aussi un inestimable enrichissement humain et social par les contacts quasi journaliers entre les adhérents qui, n'étant plus isolés, apprennent à se connaître et à s'apprécier (…) La Cuma facilite aussi l'installation de Jeunes Agriculteurs et participe ainsi au maintien de la vitalité dans les territoires ruraux».
Par leur présence, les élus témoignèrent leur attachement à un monde agricole responsable et dynamique : Bernard Plano, conseiller régional ; Joëlle Abadie, André Fourcade, Bernard Verdier, conseillers départementaux ; Isabelle Fourquet, maire de Sentous. Mireille Fraysse, directrice de la fédération départementale des Cuma, et Michel Dubosc, vice-président de la chambre d'agriculture, assistaient également à cette manifestation. Tous applaudirent l'intelligente réalisation porteuse d'un avenir préférant l'utilisation à la possession.
Roland Vieuxtemps
La salle des fêtes inaugurée
C'est une préfète bien délaissée par les élus, à l'exception de la sénatrice Josette Durrieu, qui est venue dire aux villageois et à leur maire, Isabelle Fourquet, son soutien aux petites communes de France, dont Sentous, avec ses 80 habitants, est un exemple parfait. En effet, dans son allocution, Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc a rendu hommage «aux maires et aux conseillers municipaux qui font vivre les territoires auxquels l'État est attaché. Ma présence ici en est la preuve, le financement par l'État, la région, le département et la réserve parlementaire du projet que nous inaugurons aujourd'hui en est une autre». C'est donc la salle des fêtes rénovée et mise aux normes qu'Isabelle Fourquet présentait en ce samedi 19 septembre. Le local est accessible, fonctionnel et aisément adaptable à divers usages. Pourquoi investir dans une salle des fêtes ? La maire y trouve quantité de bonnes raisons «C'est un immeuble à vocation citoyenne, le seul lieu de rencontre du village, un lien social, un lien entre générations, un lieu de partage (…) Cet ouvrage est au service du plus grand nombre, familles, associations, services publics». La salle des fêtes fut bâtie en 1958, par le maire de l'époque, Joseph Loudet, et rénovée une première fois par son successeur André Dastugue. L'un et l'autre étaient présents à l'inauguration de la troisième phase de la vie du lieu. Leur présence fut saluée par Josette Durrieu dont les propos revêtirent la même tonalité que ceux de la préfète. Les travaux ont coûté 110.000 €, financés par 69.000 € de subventions, le solde provenant d'un emprunt.